Un français à Barcelone I
- 6 minutes read - 1128 wordsPour ceux qui ne le savent pas, je suis étudiant en informatique dans une école d’ingénieur. L’une des conditions imposées par la CTI (la Commission des Titres d’Ingénieurs, organisme qui habilite une école à délivrer un diplôme d’ingénieur) est de passer minimum 12 semaines à l’étranger. Le métier d’ingénieur amenant à travailler de plus en plus souvent dans un contexte international, l’objectif est de permettre aux étudiants d’élargir leurs horizons en découvrant d’autres manières de vivre et de travailler. Il a y a plusieurs options pour cela et il a donc fallu que je choisisse celle qui me convenait le mieux.
L’heure du choix
Partir à l’étranger c’est bien beau, mais ce ne sont pas de vacances aux Baléares qui permettront de valider la moindre semaine à l’étranger; les deux moyens qui sont à ma disposition étant un stage ou un semestre d’étude. Lors de la recherche de mon premier stage (cf cet article), j’avais candidaté sur quelques offres à l’international, cependant n’ayant aucune expérience professionnelle antérieure en informatique et ne souhaitant pas non plus faire du bénévolat pour une entreprise (en France, tous les stages de plus de trois mois sont forcément rémunérés, ce qui n’est que rarement le cas dans la plupart des autres pays tels que le Royaume-Unis, les USA ou l’Australie par exemple), je n’en avais pas trouvé.
J’ai donc décidé de faire un semestre d’étude à l’étranger. Le principe est de trouver une université proposant des cours pouvant compléter mon cursus. Si un accord bilatéral existe entre l’université de départ et l’université d’accueil il n’est pas nécessaire de payer l’inscription dans l’université d’accueil (du point de vue de l’étudiant français, c’est vraiment une bonne nouvelle puisque payer les 601€ de frais d’inscription en université permettent, si on est accepté, un semestre sans payer dans une université à £9000 l’année. Cette bonne nouvelle sera toutefois bientôt caduque vu la tendance à la forte augmentation des frais de scolarité qui s’amorce en France). Néanmoins, ces accords sont limités en nombre d’étudiants en échange possible par semestre, et en général, plus l’école visée est prestigieuse et moins le nombre de places proposées est important.
Face à ses informations, et n’étant pas fils d’Ingénieur, j’ai évidement restreint mon choix à des universités ayant un accord avec la mienne. La procédure de candidature varie selon les écoles mais se déroule généralement toujours en deux grandes étapes:
- Une validation de principe de nos vœux concernant l’université visée par l’université dans laquelle on est inscrit.
- Une validation de notre candidature par l’université d’accueil.
Validation par l’université de départ
Dans mon cas, l’autorisation de principe pour le départ s’effectue en proposant une université cible et les cours que l’on souhaite y suivre. Un professeur validant que ceux-ci sont bien dans la continuité de notre cursus. Dans mon cas, j’ai suivi le raisonnement suivant:
- Les langues que je maîtrise suffisamment pour y suivre des cours sont le français et l’anglais. Ne désirant pas faire un semestre presque comme en France en Belgique ou en Suisse francophone, j’ai éliminé le français.J’ai alors prit le fichier des universités partenaires et y ai appliqué un filtre sur la spécialité (informatique), sur le niveau (master) et sur la langue (anglais). Surprise (ou pas; l’informatique n’étant pas la filière d’excellence de mon école), il ne restait aucune université anglaise (et en même temps, avec le Brexit, il valait peut-être mieux). Il y avait cependant des universités Espagnoles qui proposaient des cours en anglais.
- munit de cette “shortlist”, je me suis rendu sur le site internet de chacune d’entre-elles pour vérifier quels étaient leurs cours en anglais. Pour l’une d’entre elles, tous les cours anglophones étaient fermés. Une autre cependant, propose l’ensemble de son master Réseau et télécommunications en anglais. Ça tombe bien, cette discipline m’intéresse. De plus, cela me permettrait d’améliorer mon petit niveau d’espagnol dans la vie de tous les jours.
- J’ai ainsi sélectionné les cours qui me plaisaient jusqu’à obtenir le nombre de crédits ECTS suffisant pour valider mon semestre. Une fois ce travail effectué, j’ai proposé ces cours à mon responsable pédagogique pour les semestres d’échange.
Ma proposition de cours étant acceptée, et ayant un assez bon dossier pour partir, mon université a envoyé ma candidature à l’université que j’avais ciblé.
Validation par l’université d’accueil
Celle-ci m’a alors envoyé un mail pour que je candidate sur leur plateforme en ligne. Dans ce cadre, il est souvent demandé de fournir divers justificatifs de scolarité prouvant son niveau actuel (précédents diplômes, relevés de crédits ECTS courant, certificat de niveau de langue,…), une lettre de motivation et la liste des cours que l’on souhaite suivre. Dans mon cas, il a également fallu que j’explique de manière plus détaillé le fonctionnement du système scolaire français car le principe des classes préparatoires aux grandes écoles est une de nos spécificités (et ce n’est pas forcément pour le mieux, mais cela fera sûrement l’objet d’un autre article ultérieurement). J’ai alors obtenu également leur acceptation de principe.
Mon université a également attend ula fin du semestre en cours et les notes afférentes avant de donner son accord définitif.
Avant le départ
Une fois reçue la lettre d’acceptation officielle (dans mon cas fin juillet), on a alors tout un tas de choses à faire:
- Les différentes demandes de bourses (ERASMUS+ et régionales par exemples) auxquelles on pourrait être éligible.
- Demander la carte européenne d’assurance maladie (et ne pas l’oublier en partant, ahem…).
- Les éventuelles procédures d’inscription de l’université d’accueil.
- Acheter un billet pour s’y rendre.
- Et bien sûr, trouver un logement.
Ce dernier point, et non des moindres, n’est pas le plus aisé à valider; avec une difficulté croissante en fonction de l’éloignement géographique de la destination en général. Une solution choisie par un de mes amis et que je recommande est de contacter un éventuel camarade partant au même endroit pour trouver une colocation; quand on part à Taïwan, apparemment ça marche bien.
Ce conseil ne s’appliquant pas dans mon cas, et avec le temps restant avant la rentrée (un peu plus d’un mois), j’ai ensuite tenté la résidence universitaire du campus, ce qui n’a pas été non plus concluant (bien évidemment, plus de place). La troisième solution, que j’ai trouvé a été d’utiliser les sites de mise en relation entre propriétaires et étudiants proposés par l’université d’accueil.
Compte-tenu de mon budget, j’ai alors trouvé une chambre chez l’habitant à 40 min en transport en commun de l’université. J’ai ensuite acheté un billet de train pour faire le trajet.
Maintenant que j’ai tout, que j’ai vérifié (et je vous conseil chaudement de le faire le plus en amont possible) plusieurs fois que mes papiers d’identité n’allaient pa périmé prochainement; qu’est-ce qui pouvait mal tourner?
Illustration:
- Avinguda de la Reina Maria Cristina, Barcelona, licence CC-BY 0.3 de Felix König
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