Premiers pas dans la vie professionnelle 2
- 3 minutes read - 524 wordsComme je vous l’ai raconté dans le billet-précédent, je travaille dans un openspace. Je suis donc entouré de collègues avec lesquels j’interagis plus ou moins en fonction de ma mission et de mes compétences. Au premier abord, rien ne les différencies ; au premier abord seulement.
Externalisation
En effet, c’est au détour d’une conversation pendant la pause café que j’ai appris que mon voisin de gauche n’était pas employé de la banque mais prestataire. Au fil des semaines, un certain nombre d’entre eux, qui par leur connaissance des applications m’apparaissaient comme interne se sont révélés être également des prestataires. Finalement, la moitié de mon équipe est en prestation. Bien-sûr cela n’enlève rien à leur travail et je ne fais pas de différence de traitement entre un interne et un prestataire. Par contre, cela me laisse dubitatif sur la gestion des compétences et des savoirs sur le long terme quand on sait qu’un prestataire est en contrat pour une durée limitée.
Ainsi, quand un prestataire intègre l’équipe, il lui faut à peu près un an pour vraiment se sentir en confiance dans sa mission. Il monte en compétences et connais en mieux toutes les subtilités de sa mission ; et quand il est vraiment à l’aise, il arrive au bout de sa mission et doit partir. Il y a bien sûr une phase de transmission des savoirs à son successeur, mais cela se fait en plus de son travail courant et sur un temps court donc l’efficacité est limitée. Le vrai problème pour l’équipe, en plus de la perte d’efficacité à chaque changement d’employé en prestation, est la perte des connaissances. En effet, si on supprimait tous les externes de l’équipe, les internes seraient dans l’incapacité de reprendre l’ensemble de leurs missions par manque de compétences sur celles-ci…
Le retour du jour/homme.
Je vous avais quitté là-dessus dans le dernier billet : le revoici. Comme vous pouvez vous en douter, le paiement des prestataires est aussi compté dans le budget jour/homme de l’équipe. Pour rappel, avec cette unité de calcul, on dit que une journée de travail de A et B est équivalente à deux jours de travail de A ou deux jours de travail de B. Vous commencez à voir le problème venir ? Que A soit payé 125€ par jour ou 200€ par jour, il coûtera toujours un jour/homme. Conclusion, quand on veut faire des économies, on supprime des jours/hommes et donc de la main d’œuvre pour l’équipe, alors que prendre deux prestataires moins chers qu’un déjà présent mais trop compétent pour le poste reviendrait au même financièrement.
Je ne fais pas ici l’apologie de la sous-traitance et du licenciement, je souhaite simplement mettre en avant les incohérences de ce système. Toutefois, je me suis rapidement rendu compte que ceci n’était que la partie émergée de l’iceberg…
Disclaimer : je précise que si le contexte est réel, les anecdotes et exemples que ce billet contient sont inspirés de faits réels mais sont largement modifiés afin de préserver la confidentialité que mon poste exige. Bien évidemment, les noms et prénoms et sexe des personnes de ce billets sont totalement fictifs pour les mêmes raisons.