Premiers pas dans la vie professionnelle
- 4 minutes read - 722 wordsPar ce premier vrai billet, je souhaite vous raconter mon expérience de stagiaire dans le service informatique d’une grande banque afin de partager mes sources d’étonnement, les situations aberrantes que j’ai pu constater ainsi que les bonnes surprises que j’ai pu avoir. Je pense répartir tout cela en une série de billets que j’écrirai au fil de l’avancée de mon stage.
Le contexte
Je suis actuellement en formation d’ingénieur en informatique et dans le cadre de ce cursus, je dois faire un stage de 6 mois dans une entreprise. La banque n’est pas spécialement un domaine qui m’attire, aussi bien d’un point de vue technologique (réputation de travailler avec de vielles technos, peu innovantes et en retard sur d’autres secteurs) que d’un point de vue idéologique. Cependant trouver un stage en informatique quand c’est le premier (je viens de prépa) est plus compliqué que pour un étudiant sortant de DUT et donc ayant déjà fait un stage. J’ai donc postulé dans plusieurs entreprises et c’est dans celle-ci que j’ai pu avoir un entretien concluant. Le responsable (et mon futur maître de stage) m’ayant fait bonne impression j’ai accepté.
Début du stage et premiers étonnements
Le stage a démarré tranquillement par la découverte de la documentation (plus ou moins périmée) correspondant au logiciel sur lequel je vais commencer à travailler, et par l’installation des outils nécessaires au développement du projet. Le bureau étant en fait un open-space qui contient l’équipe avec laquelle je travaille et une autre du même service (le tout représentant une quinzaine de personnes), on découvre vite les sujets de travail de chacun et les problèmes qu’il peut rencontrer puisque l’on entend tout.
Service après-vente bonjour !
En particulier, j’ai rapidement compris que le casque fournit avec le PC était vraiment indispensable puisque les personnels étant répartis sur différents bâtiments, dans plusieurs villes voire pays différents et certains autres étant en télétravail, toutes les réunions ou presque se passe en audio-conférence et le plus souvent sans bouger de sa place. Je vous laisse donc imaginer la cacophonie ambiante lorsque plusieurs personnes sont en réunion en même temps ; surtout quand l’un d’eux ne se rends pas compte qu’il crie dans son casque.
Plus cocasse, certaines personnes qui sont physiquement côte à côte participent à la même réunion virtuelle ce qui donne lieu à des “on t’entend pas dans le casque Jean-Jacques, t’as coupé ton micro”, ou encore à un terrible écho quand on participe sois-même à cette réunion.
Bref, vous l’avez compris, on entend tout ce qui se passe et s’est par ce biais que j’ai eu ma première surprise.
File le fric
Je pensais (naïvement me direz-vous) que dans une entreprise, lorsque les utilisateurs faisaient remonter un besoin, on en évaluait la priorité et qu’en fonction on maintenait une chronologie des développements et une répartition des développeurs sur ces différents sujets. Et bien que nenni ! Le capitalisme a accouché d’une petite merveille qu’est le concept du jour/homme ! Chaque équipe a un ou plusieurs budgets en jour/homme à dépenser et tous les services se refacturent en interne toutes les demandes, et c’est cela finalement qui priorise les demandes. Par exemple, l’équipe reçoit une demande des équipes métier pour qu’un champ de formulaire devienne obligatoire, qu’il impose un certain format de saisie et qu’il affiche un message d’erreur en rouge si les contraintes ne sont pas respectées. Le chef d’équipe va alors regarder ses abaques et faire un chiffrage : 5 jour/homme : 2 pour le développement, 1 pour les admis-sys qui vont livrer sur le serveur d’homologation, 1 pour l’homologateur qui va tester que tout fonctionne correctement, et 1 pour les admis-sys qui vont livrer en production. Si les équipes métiers ont le budget alors le développement sera planifié. Sinon, il peut s’asseoir dessus, même si cela implique la possibilité de saisir des dossiers de clients non-conforme et donc des rattrapages à faire plus tard…
Mais le système est encore plus pervers ; et cela, vous le découvrirez dans le prochain billet…
Disclaimer : je précise que si le contexte est réel, les anecdotes et exemples que ce billet contient sont inspirés de faits réels mais sont largement modifiés afin de préserver la confidentialité que mon poste exige. Bien évidemment, les noms et prénoms et sexe des personnes de ce billets sont totalement fictifs pour les mêmes raisons.